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Actualité du CFA TP de Ploërmel - Le point avec Roland LELOUTRE et Christian MORIN

Des alternants qui s’y pressent… Des entreprises aux besoins croissants… De nouveaux titres de formation ... Porté par une rentrée dynamique et riche de près de deux décennies d’existence, le CFA TP de Ploërmel (56) ne cesse de s’imposer comme « principal outil de formations des entreprises du territoire ». Le point avec Roland LELOUTRE et Christian MORIN, respectivement Président et Vice-Président du CFA TP.

L’an prochain le CFA* fêtera ses 20 ans ! Quel bilan pouvez-vous d’ores et déjà faire ?

Roland LELOUTRE

Créé par la profession en 2002, le CFA TP est unique en Bretagne et forme chaque année environ 260 apprentis.

Financé jusqu’à présent par la taxe d’apprentissage versée par les entreprises et les subventions du Conseil régional et du CCCA-BTP (Comité de Concertation et de Coordination de l’Apprentissage du Bâtiment et des Travaux Publics), le CFA propose dans le cadre de la formation professionnelle des formations spécifiques aux entreprises qui en font la demande : Titres "chef de chantier", "travaux de rabotage", … Nos plateaux techniques s’étendent sur 21 hectares et nous disposons de tous les engins de chantiers nécessaires aux besoins de formation ainsi que quatre simulateurs d’engins.

Depuis sa création, le centre a formé un peu plus de 2 000 apprentis, venus de toute la Bretagne et des départements limitrophes dans les spécialités suivantes : CAP constructeurs de réseaux de canalisations, CAP constructeurs route et aménagement urbains, CAP conducteurs d’engins de chantiers, BAC Pro Travaux publics et BTS TP.

Vous avez connu la rentrée dernière une nette augmentation d’alternants au point d’investir dans des classes mobiles pour y répondre. Un vrai succès !

Christian MORIN

Le CFA TP reste bien le principal outil de la formation des jeunes. Ils découvrent la réalité du terrain, la vie et la culture d’entreprise tout en apprenant un métier. Les entreprises intégrent à terme les nouveaux jeunes formés correspondant à leurs besoins. Aujourd’hui, en Bretagne, on dénombre près de 2 000 intentions d’embauches, tous métiers confondus, dont plus de la moitié en CDI (source : Cellule Économique).

Cette augmentation de jeunes entrants ? Une pyramide des âges vieillissante, un turn-over de près de 20% (d’où des besoins de main d’œuvre pour pallier ces départs) et une activité qui semble repartir ! Les projets et besoins sont bien là. Précision : ce turn-over ne signifie pas que ces jeunes quittent la profession ! Nous parlons ici de mouvements : une grande partie de ces salariés profitent actuellement de la reprise et d’une certaine tension sur le marché qui leur profitent : les entreprises ont besoin d’embaucher, avec de nouveaux enjeux qui plus est…

Lesquels ?

Christian MORIN

C’est en premier lieu l’individualisation des parcours. Il va falloir de plus en plus accueillir des alternants à différentes périodes de l’année et plus seulement dans le cadre d’une année classique.

Second enjeu : le numérique qui interpelle de plus en plus les entreprises notamment sur les chantiers avec l’utilisation de tablettes et autres outils numériques. C’est le monde contemporain.

Autre enjeu : le développement de la part des femmes dans nos professions. Nous en comptons encore trop peu, alors que c’est un vivier conséquent. Nous sommes encore très loin de la parité (quatre au CFA). C’est l’un des gros sujets sur lequel nous travaillons.

Enfin, autre enjeu : la transition écologique. D’où l’importance de sensibiliser les jeunes au développement durable. 

Attractivité de vos métiers : où en êtes-vous ?

Christian MORIN

Depuis un an déjà, la Fédération Nationale, relayée par les régions, a lancé une campagne #FranchementRespect, très orientée Numérique et réseaux sociaux, de façon à toucher une nouvelle génération qui en est friande. Elle porte ses fruits avec, nous le disions, cette arrivée de nouveaux jeunes. Nos deux récentes opérations Portes Ouvertes menées ici en ont aussi attesté : elles ont été très fréquentées.

A noter que le CFA met en place une licence Pro Travaux publics qui devrait débuter à la rentrée prochaine. Et à moyen terme, précisément pour répondre aux besoins des entreprises, nous envisageons d’adapter certaines formations et d’ouvrir de nouvelles sections avec notamment un BAC Pro et un BTS géomètre topographe, et un CAP Constructeur ouvrages en béton armé.

L’atout du CFA est bien de répondre à des demandes particulières de la part des entreprises, des propositions à la carte, dans le cadre de la formation continue notamment. Les entreprises ne doivent pas hésiter à nous contacter dans ce sens, à l’image de ce que nous avons su mettre en place pour les conducteurs de machines de rabotage par exemple.

Roland LELOUTRE

D’autant plus que si la demande répond à un nombre de candidats suffisant – (en dessous de 8 candidats, c’est plus délicat)- une formation peut démarrer rapidement : le temps de discuter avec les chefs d’entreprises de leurs souhaits, de tomber d’accord sur un programme et de bâtir le cahier des charges ad hoc. Ce qui prend en moyenne 6 mois. Anticiper pour bien préparer reste donc le bon réflexe à avoir, sauf à ce que le CFA, victime de son succès, ne puisse absorber toutes les demandes.

 

Le CFA TP est géré par un Conseil d’administration constitué de membres de la FRTP et de membres élus de la CCI, qui interviennent tous bénévolement. Il comprend une équipe de formateurs spécialisés encadrés par des responsables pédagogiques. Le tout placé sous la responsabilité d’un Directeur : Tristan Arnaud.

Il dispose aussi d’un internat pour accueillir les jeunes qui arrivent.